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Grève des anges - Henri Lessard

Auteur: Henri Lessard,

Ottawa, L’Interligne, 2019, 104 p.


Quel beau livre, à tout point de vue que cette Grève des anges de M. Henri Lessard!


Les Éditions Interlignes soignent la mise en page, l’imprimerie Gauvin donne une texture, une douceur au papier, le format est non seulement pratique, mais très agréable. Cela ressemble un peu aux carnets personnels que l’on aime lire et auxquels on a plaisir à retourner.

Le contenu et le contenant se marient harmonieusement.


Ces nouvelles, s’unissent, se rejoignent, offrant ainsi une série de vues sur le monde, de parcours intérieurs, dans des univers qui ne me sont pas familiers, que je découvre avec étonnement en suivant la plume-caméra de l’auteur.


J’aime ces scènes dans un autobus, devant un ascenseur, ou de l’élève face à son professeur. C’est le quotidien vu sous un angle qui me surprend, m’étonne, m’instruit. Quel style ! c’est fin, les mots sont justes, les dialogues sont vrais, les idées jonglent. Il y a un côté espiègle dans la narration. On est captivé par la lecture et hop! une pirouette nous conduit hors de notre cheminement tranquille. C’est pétillant.


Des réflexions subtiles se glissent en clin d’œil et nous interpellent. Elles sont justes, pertinentes, si bien exprimées, que l’on a envie de les souligner ou de les recopier.

L’auteur joue avec les mots, les idées, il cisèle des phrases qui captivent. Noëlle-Andrée Petit-Lejeune et le professeur Albert Griès, ces personnages nous marquent, nous sommes réellement dans la classe, on écoute, on voit, la tension est palpable, à vous de lire la suite.

Grève des anges ! pas le moindre accueil au paradis. Cette nouvelle ne se résume pas, comme les autres d’ailleurs, on ne dissèque pas un tableau en morceaux.


Voici l’été. Je savoure ces petites phrases si denses, si riches, juste une, p.44 : « Les arbres sont bien en ville. Ils n’ont pas à craindre les feux de forêt ! »


Je m’attends à ce que l’on puise prochainement dans ce livre une foule de citations, mais ce serait dommage, elles font corps avec le texte alors on lira et relira ces pages d’un écrivain prometteur d’un écrivain promeneur, attentif et un peu espiègle de la vie.


Regards, le titre est vraiment idoine. De vraies scènes de temps et d’espace, de fuites et de regards et la finale de la dernière ligne en page 53 ! Bravo !


Les dialogues sont vivants, le ton toujours juste, les histoires bien menées, dans un style frais, revigorant, et dans la joie des mots.


Ce sont les chroniques au fil des jours et des humeurs, des perles, des jeux de rôle, des scènes que l’on ne peut oublier, des sentiments forts.


Lisez Sucrier, magistrale nouvelle!


Page 67. Une perle parmi d’autres « L’adolescence après tout n’est qu’un mauvais moment à faire passer aux autres ! »


Voilà un livre que l’on ne résume pas, que l’on tend à l’autre disant : « Lis, ça vaut vraiment le coup ! »


Restent aussi des images fortes, des scènes, des dialogues et toutes ces réflexions d’un promeneur attentif de la vie des autres, de sa propre vie, un auteur doté d’une grande compréhension des relations humaines et d’un style pur, joyeux, jongleur d’idées et passionné des mots et de la vie.



Jean-Louis Grosmaire

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